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LE LIT CHAUFFÉ


Commère il faut chauffer le lit, Minuit sonne, Minuit sonne au carillon; Il ne reste plus personne, Ni laideron, ni jolie, Pour danser aux violons.

Au dehors le froid gèle le nez Des amoureux qu'on oublie Et qui font le pied de grue, Tandis que les cocus mal encapuchonnés Veillent dans la rue; Commère, il faut chauffer le lit.

Ote ton corset que tes tétons brisent Et tes jarretières agrafées Qui laissent sur tes cuisses leur marque rougie Et moi je viendrai haut trousser ta chemise, Quand tu auras soufflé la bougie Et quand le lit sera chauffé.