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dédommagement pour la maigreur et la misère de ses chevaux. C’était le seul cas dans lequel il ne fût pas certain de se rendre maître du sentiment qui s’emparerait de son âme si bien formée par l’expérience de la vie.

Mais il apprit bientôt par un de ses amis qui venait de Tronkenbourg, que ses chevaux étaient employés comme tous ceux du château au labeur des champs. À cette nouvelle, qui constatait le désordre de la société, il éprouva une joie secrète de retrouver son âme en harmonie avec l’ordre et la justice.

Il fit venir chez lui le bailli, son voisin, qui désirait depuis long-temps augmenter ses possessions par l’acquisition des terres qui les entouraient, et il lui demanda ce qu’il donnerait de ses propriétés brandenbourgeoises