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Le juge ne put rien répondre de satisfaisant à cette question de Kohlhaas :

« Pourquoi procéder ainsi ? »

Il parut pressé de continuer sa route ; mais, par quelques mots qu’il laissa échapper, le marchand apprit que le comte de Kallheim était allié à la maison de Tronka.

Kohlhaas, qui ne trouvait plus aucun plaisir ni dans son commerce, ni dans sa ferme, ni même auprès de sa femme et de ses enfans, passa le mois suivant dans une pénible attente ; ses dernières espérances furent détruites par le retour de Herse, qui lui apportait de Brandenbourg un rescrit accompagné d’une lettre du commandant. Celui-ci marquait à Michel son chagrin de n’avoir pu rien faire pour la réussite de sa cause, et lui conseillait de faire reprendre ses chevaux à Tron-