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avec le médecin, que Kohlhaas laissait tomber une larme sur le papier qu’il venait de lire, et s’approchant de lui avec bienveillance, il lui demanda la cause de son chagrin.

Le marchand, pour toute réponse, lui tendit la lettre ; lorsque le commandant eut appris l’horrible injustice exercée à Tronkenbourg contre le pauvre Herse, qui devait en rester malade toute sa vie, il frappa sur l’épaule de Kohlhaas, et lui dit qu’il ne fallait point se décourager et qu’il l’aiderait de tout son pouvoir.

Il le fit venir chez lui, lui conseilla d’écrire un court récit de l’événement et de l’adresser à l’électeur de Brandenbourg, en y joignant la lettre de l’avocat, lui promettant de les lui faire parvenir avec d’autres papiers qu’il avait à lui envoyer. Il assura que cette démarche suffirait pour dévoiler les