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jours à Brandenbourg. Le commandant de la ville, Henri de Geusau, dans l’arrondissement duquel se trouvait Kohlhaasenbruck, s’occupait à cette époque de plusieurs établissemens de charité, et entre autres il cherchait à mettre à profit, pour le soulagement des incurables, une source minérale que l’on venait de découvrir dans un village voisin. Michel Kohlhaas, qui le connaissait pour lui avoir quelquefois vendu des chevaux, obtint de lui la permission d’essayer l’efficacité des bains sur le pauvre Herse, qui, depuis ses aventures à Tronkenbourg, était resté affligé d’un grand mal de poitrine.

Le commandant était auprès de la baignoire où Michel avait fait placer Herse, lorsque le marchand reçut la lettre de l’avocat, que sa femme lui envoyait ; il remarqua, tout en causant