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au milieu d’eux, lorsque Kohlhaas s’approcha pour exposer son affaire. Les chevaliers se turent à l’arrivée de l’étranger ; mais à peine celui-ci eut-il décliné sa profession, que toute la bande s’écria : « Des chevaux ! des chevaux ! Où sont-ils ? » et chacun courut aux fenêtres ; puis, avec le consentement du seigneur, ils descendirent tous à la cour, où le domestique de Kohlhaas était entré avec les chevaux.

La pluie avait cessé ; le châtelain, l’intendant et les valets du château étaient déjà rassemblés autour de ces magnifiques animaux, et contemplaient avec admiration la crinière fournie de l’un, la queue flottante de l’autre, la douceur et la beauté de tous. L’on s’accorda à déclarer qu’il ne s’en trouvait pas de comparables dans tout le pays.

Kohlhaas répondit gaîment que le