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Le baron de Wenk, instruit de cette circonstance, se rendit chez le prince électeur, où se trouvaient réunis les seigneurs Kunz et Hinz de Tronka et le président de la chancellerie, comte de Kallheim. Ces messieurs furent de l’avis qu’il fallait aussitôt arrêter Kohlhaas, et porter contre lui une grave accusation pour ses secrètes relations avec Nagelschmidt, considérant que la lettre écrite par ce dernier ne pouvait avoir été que la suite d’une alliance antérieure avec le maquignon.

Le prince électeur se refusait encore à rompre l’amnistie accordée par lui à Kohlhaas ; il lui semblait au contraire que cette lettre établissait la probabilité qu’il n’existait aucune alliance entre lui et Nagelschmidt, et il résolut qu’avant de rien entreprendre on lui ferait remettre la lettre, et