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« Quoi ! s’écria Kohlhaas, suis-je donc prisonnier, et dois-je croire que l’amnistie qui m’a été accordée à la face du monde soit si indignement violée ?

— Oui, oui, oui, » lui répondit le baron d’un air emporté ; puis lui tournant le dos, il retourna auprès de l’homme de Nagelschmidt.

Kohlhaas quitta la salle rempli de tristesse ; car il voyait bien qu’il venait de perdre le dernier espoir de se sauver par la fuite. Cependant il se félicitait intérieurement de se voir délivré de l’obligation de rester fidèle aux articles de l’amnistie.

Nagelschmidt, vivement repoussé de tous les côtés dans les vallées de l’Erzgebirge, prêt à succomber, et privé de tout secours, tenta d’intéresser Kohlhaas à son destin.

Étant instruit de la manière dont