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mander où il allait, et pourquoi il ne se faisait pas suivre de la garde que lui avait donnée le prince de Meissen.

Kohlhaas répondit en souriant qu’il allait chez un ami, dans la maison duquel il serait parfaitement en sûreté, et qu’il voulait profiter de la liberté que le prince lui avait accordée de ne plus se servir de la garde, dès qu’il le trouverait convenable.

L’officier prétendit que le baron de Wenk, qui était en ce moment le chef de la police, lui avait ordonné de le faire garder soigneusement, et il le pria, puisqu’il ne voulait pas se faire accompagner de ses lansquenets dans sa partie de plaisir, de venir avec lui au gubernium pour éclaircir le malentendu qui, sans doute, causait ce conflit.

Kohlhaas, impatient de voir enfin son sort se décider, lui dit qu’il était