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il ; mais, à mon avis, il fera bien de les faire écorcher au plus tôt. »

À ces mots, le chambellan, se tournant avec dignité vers son valet, lui demanda s’il était décidé à suivre ses ordres, et à conduire les chevaux jusqu’à ses écuries. Le jeune homme, murmurant quelques invectives contre ces bêtes du diable, tourna le dos à son maître, qui, transporté de colère, le poursuivit dans la foule, lui arracha les armoiries de sa maison qu’il portait à son chapeau, et le chassa, à coups de plat de sabre, de son service et de la place. Maître Himbold, s’élançant sur le chambellan, le renversa. En vain le gentilhomme Wenzel, tout en cherchant à s’échapper de la mêlée, cria-t-il aux chevaliers de secourir son cousin ; avant qu’ils eussent fait un pas pour cela, le peuple était acharné sur le seigneur Kunz, qui ne