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devant la cour, il sera poursuivi et puni avec toute la rigueur des lois, pour avoir entrepris de se venger lui-même ; dans le cas contraire, il obtiendra complète amnistie pour lui et pour tous les complices de ses violences. »

Kohlhaas n’eut pas plutôt connaissance de cet édit, qu’il congédia ses gens, donnant à chacun de l’argent et des directions. Il laissa tout ce qu’il avait en armes et en équipage de guerre dans le château de Lutzen, comme propriété de l’État, et après avoir remis à Waldmann une lettre adressée à son voisin de Kohlhaasenbruck, pour tenter de racheter sa ferme, et envoyé Sternbald à Schwérin chercher ses enfans, qu’il voulait avoir auprès de lui, il se rendit à Dresde, emportant, en papier, le peu d’argent qui lui restait.

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