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pect pour l’opinion qu’il venait d’énoncer ; que cependant, tout en voulant accorder à Kohlhaas le droit qui avait été injustement refusé, il ne pensait pas que le mal fait par lui à Wittemberg, à Leipsick et en d’autres lieux encore, dût rester impuni. La paix et l’ordre établi avaient été tellement troublés par cet homme, qu’il serait bien difficile, avec quelque connaissance en droit, de pouvoir le justifier et l’absoudre. C’est pour cela, continua-t-il, qu’il se rangeait à l’opinion du chambellan : il trouvait qu’il n’y avait rien de mieux à faire qu’à marcher contre Lutzen, pour s’y saisir de Kohlhaas.

Le chambellan, prenant deux chaises pour lui et l’électeur, dit, en s’avançant dans la chambre d’un air affable, qu’il se réjouissait qu’un homme d’un si grand mérite et de