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qui veillent sur vous, que vous ne l’êtes auprès de moi.

— Kohlhaas, dit Luther en reprenant sa place, que me veux-tu ?

— Je veux changer l’opinion que vous avez de moi. Je veux vous prouver que je ne suis point un homme injuste. Vous m’avez dit que mon prince ne connaissait point mon affaire ; eh bien ! procurez-moi un sauf-conduit, et je vais à Dresde la lui exposer.

— Scélérat ! s’écria Luther, qui donc t’a donné le droit de poursuivre partout le gentilhomme de Tronka, et, parce que tu ne le trouvais point dans son château de Tronkenbourg, de ravager sans pitié tout le pays qui le protége ?

— Personne, digne seigneur. Une dure réponse que je reçus de la cour de Dresde m’a séduit et égaré. J’en