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ville, qu’il trouva dans le plus grand désordre.

Le peuple, armé de poutres et de haches, rassemblé devant l’habitation du gentilhomme, demandait avec des cris de rage qu’on le fît sortir de la ville.

Les bourgmaistres, en habits de cérémonie, à la tête de toute la magistrature, s’étaient transportés sur la place, et cherchaient vainement à obtenir que l’on attendît tranquillement le retour d’un messager qu’ils avaient envoyé à Dresde pour y demander les ordres de la cour à l’égard du gentilhomme. La populace furieuse, ne tenant nul compte de leurs discours, allait suivre le conseil des plus violens, qui était d’assiéger et de démolir la maison qui renfermait le gentilhomme, lorsqu’Otto de Gorgas rentra à la tête de sa troupe.