Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Celui-ci demanda durement où était caché le gentilhomme.

« Il est à Wittemberg, honnête Kohlhaas, » répondit-elle d’une voix tremblante.

Kohlhaas, retombant dans la torture d’une vengeance non accomplie, allait ordonner à sa troupe d’avancer et de mettre le feu, lorsque la foudre, tonnant avec violence, vint arrêter sa voix.

« N’avez-vous pas reçu mon mandat ? demanda-t-il à l’abbesse.

— Oui, répondit la dame d’une voix presqu’inintelligible, à présent même, trois heures après le départ de mon neveu : aussi vrai que Dieu existe. »

Waldmann répondit au sombre regard de son maître que c’était la pure vérité, les mauvais chemins l’ayant empêché d’arriver plus tôt.

Une effroyable averse vint en ce