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ensuite on le plaça sur un char, et on le porta en terre. Kohlhaas, après avoir congédié les amis qui étaient venus rendre les derniers devoirs au cadavre de Lisbeth, alla se jeter encore une fois sur ce lit vide maintenant, et prononça de nouveau le serment de la vengeance.

Rentré dans son cabinet, il écrivit un acte par lequel il sommait le gentilhomme de Tronka, en vertu de son droit naturel, de ramener en personne ses chevaux à Kohlhaasenbruck, sous le délai de trois jours, et le condamnait à les nourrir dans leur écurie jusqu’à ce qu’ils fussent redevenus aussi gras qu’ils étaient lorsqu’il les avait laissés à Tronkenbourg.

Il envoya ce billet ; et les trois jours s’étant écoutés sans qu’il eût reçu aucun message de Tronkenbourg, il ap-