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« Chère amie, lui dit-il, c’est impossible : le prince est tellement entouré qu’il est très-difficile de l’approcher. »

Lisbeth lui assura qu’il était plus facile à une femme de trouver accès auprès de lui.

« Donne-moi ta supplique, ajouta-t-elle, et si tu ne demandes que de la voir entre ses mains, je te le promets, elle y parviendra. »

Kohlhaas, qui connaissait déjà le courage et la prudence de sa femme, lui demanda comment elle comptait s’y prendre. Elle répondit, en rougissant et les yeux baissés, que le castellan du château avait prétendu à sa main lors de son service à Schwérin ; qu’il s’était marié depuis ; mais qu’il ne l’avait jamais oubliée, et qu’elle était sûre de réussir, soit pour cette raison, soit pour d’autres encore qu’il serait trop long d’énumérer ici.