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le chien d’or

pas des hommes nouveaux, mais des descendants dégénérés de quelque race civilisée et aujourd’hui oubliée toutà fait ? Néanmoins bien des gens instruits les font venir de la Tartarie et du Japon.

Non liquet ! S’il en était ainsi, ils n’auraient pas manqué d’amener avec eux le cheval, la vache et le mouton, les contemporains de l’homme en Asie ; et cependant, sans le secours de ces animaux, l’Amérique primitive était arrivée à une grande civilisation.

— Vous aimez toujours, Kalm, à relire dans Platon, ce que des prêtres égyptiens avaient raconté à Solon au sujet de la mystérieuse Atlantide,

— Et j’y crois à ce récit des prêtres de l’Égypte, comte ! Les Pyramides ne s’élevaient pas encore et l’Atlantide était connue. Mais les relations avec cette terre éloignée ne pouvaient qu’être accidentelles ; autrement il y aurait eu échange de produits. Colomb aurait vu sans doute des arbres fruitiers de l’Asie transplantés sur les rivages Américains quand il retrouva le Nouveau Monde. Je dis : retrouva, car ce sont les hommes du Nord qui ont découvert l’Amérique. Je réclame pour eux cet honneur ! Le soleil de la civilisation américaine s’est couché avant que l’aurore ait lui pour l’Asie. Il s’est couché, mais en projetant sur le Mexique et le Pérou, un magnifique reflet d’or qui s’est éteint, hélas ! dans le sang versé par les Espagnols.

— Il a projeté ses reflets plus loin encore, reprit de la Corne. Dans mes voyages à l’intérieur, près des montagnes, j’ai contemplé les remparts et les restes de cités anciennes presque réduites en poussières et recouvertes de la forêt séculaire. Et sous les forêts des tropiques, comme je l’ai dit il y a un instant, quelles ruines étonnantes des temples de la prière ! quelles inscriptions ! quelles images ! quelles sculptures !

X.

— J’ai reçu, aujourd’hui même, reprit le gouver-