Page:Kirby - Le chien d'or, tome II, trad LeMay, 1884.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.
55
le chien d’or

Lorsque Dieu dit : « Que les eaux se réunissent en un endroit et que la terre sèche apparaisse ! » les Laurentides apparurent, et le reste de la terre demeura dans le secret du divin créateur ; Un jour peut-être, on retrouvera là, si jamais cela se trouve, les premières traces de la vie sur la terre.

— Et notre flore et notre faune, interrogea de Beauhamois, ne sont-elles pas les plus antiques du monde ? Il me semble que c’est admis aujourd’hui.

— Certainement ! répondit Kalm.

Puis, se tournant vers le gouverneur, il ajouta :

— Vous vous en souvenez, comte ? Rudberg avait coutume de déclarer que le cheval, l’éléphant, le chameau et le bœuf ne sont pas des indigènes du nouveau monde ; que le buffalo des prairies de l’ouest garde le type du mammoth ; que le dindon, le condor et le lama portent le sceau d’une origine plus ancienne que n’importe quel animal de l’Europe ou de l’Asie.

IX.

Il y avait là quelques spécimens de poissons et de coquillages ; Herr Kalm prit un poisson, un garpique du lac Ontario, la dernière espèce vivante d’une classe d’êtres qui peuplèrent les eaux primitives de la terre, avant que les autres êtres pussent entendre le fiat du Créateur.

— Vos eaux, dit-il, sont comme vos terres, les plus vieilles. Les plus rares antiquités de l’Ancien Monde sont des choses modernes, comparées à ce poisson qui semble venir des profondeurs de l’éternité.

Il nous apprend que le monde était peut-être plus violent et plus cruel encore alors qu’aujourd’hui. Voyez ces défenses, ces dents menaçantes, cette forme propre à l’attaque comme à la fuite ! Quel rêve terrible du passé ! Combien ancienne, comte, doit être l’Amérique, qui garde encore dans ses mers intérieures ces reliques vivantes des premiers temps !

— Devons-nous en conclure, alors, demanda Beauharnois, que les indigènes de l’Amérique ne sont