Page:Kirby - Le chien d'or, tome II, trad LeMay, 1884.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
le chien d’or


 Noble peuple de la Suède,
Peuple vaillant, tant que battra mon cœur,
 Si Dieu m’entend que j’intercède,
Je chanterai ta force et ta grandeur !

Je ne l’ai pas oubliée, n’est-ce pas Kalm, votre belle langue ? reprit le gouverneur. J’aime beaucoup cette vieille terre du Nord et son langage antique ; un langage fait pour les bouches honnêtes et franches comme les vôtres, braves Suédois ! Quelle est l’ancienne chanson des Goths ! Voyons !


Allsmaktig Gud, han hafver them wiss
Som Sverige aro tro !
Bade nu ock farro forutan all twiss
Gud gifve them ro !
Svenske man ! I sagen ! Amen !
Som I sveriges rike bo !


Garde le Suédois toujours fidèle et ferme !
 Dieu tout-puissant, sois son appui !
L’amour de sa patrie est le premier qui germe
 Et le dernier qui meurt en lui !
Garde le Suédois, ô Dieu ! fidèle et ferme,
 Dans l’avenir comme aujourd’hui !

XVI.

Au souvenir gracieux de sa patrie et de son foyer, au bord de l’orageuse Baltique, Kalm sentit des larmes mouiller ses paupières et un long soupir souleva sa poitrine. Il saisit les mains de son ancien ami :

— Merci, comte ! fit-il, merci, Rolland Michel Barrin ! Je ne savais pas qu’au fond de la lointaine Amérique, j’entendrais parler si loyalement de ma chère patrie ! Les louanges que j’entends me sont d’autant plus agréables, qu’elles viennent d’un homme qui connaît mon pays, un homme dont les paroles et les actions sont toujours marquées au coin de la plus admirable sagesse.

— Kalm, si je n’étais Français, je voudrais être Suédois. Mais voici la cloche du château qui sonne… La cloche sonne pour avertir le peuple de la ville