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CHAPITRE XXXVIII.

la porte large mais honteuse d’un mensonge.

I.

Huit jours après l’entrevue de la Corriveau avec mademoiselle Des Meloises, le comte de la Galissonnière était dans son cabinet de travail, assis à une table chargée de papiers et entouré des principaux conseillers de la colonie. Des cartes géographiques et des peintures ornaient les murs recouverts de tapisserie. C’était là qu’il réunissait d’ordinaire son conseil pour les affaires de tous les jours.

Devant lui un amas de lettres, de mémorandums, de mémoires ; dépêches des ministres du roi, marquées du grand sceau de la France ; rapports des officiers en garnison dans tous les postes de la colonie ; déclarations des guerriers indiens de l’est et du grand ouest, écrites en hiéroglyphes sur des feuilles d’écorce de bouleau, blanches comme de l’argent. Et parmi tout cela, un paquet de lettres nouvellement reçues du hardi et entreprenant de La Vérendrye, qui explorait le cours lointain de la Saskatchewan et la terre des Pieds-Noirs, et une foule de lettres des missionnaires qui évangélisaient des régions sauvages et presque inconnues de ceux qui avaient charge de les gouverner.

En ces jours-là, le bureau du gouverneur, au château Saint Louis, n’était jamais calme, jamais solitaire, jamais vide. Les ambitieux, les guerriers, les conquérants s’y coudoyaient. De là, comme de