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CHAPITRE LIX.

LA JUSTICE DE DIEU PEUT ÊTRE LENTE, CAR ELLE EST CERTAINE.

I.

Amélie de Repentigny fut enterrée dans la chapelle du couvent. La cérémonie des funérailles laissa, par sa touchante simplicité, une impression véritablement grande. La foule se pressait autour de l’humble tombe.

Pierre Philibert, dissimulé dans un coin, à genoux, la tête penchée sur sa poitrine, pleurait.

Le cri sublime et plein d’angoisses du Libera fit frémir son âme, et il jeta un sanglot qui monta vers le ciel avec les supplications des vierges et les mélodies de l’orgue.

II.

Bien des années plus tard, une religieuse à l’air triste, mais serein comme la résignation, venait encore, matin et soir, s’agenouiller sur la pierre qui recouvrait le tombeau d’Amélie. Dans sa prière fervente, le nom de Le Gardeur se mêlait au souvenir de la novice morte si tôt. Cette religieuse, fidèle à la sainte amitié, c’était Héloïse de Lotbinière.

La lampe de Repentigny versa ses douces clartés sur la tombe de la dernière enfant de l’illustre maison.

Elle brille encore aujourd’hui comme pour rappeler le souvenir des vertus que le ciel a depuis longtemps récompensées !