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le chien d’or

IV.

Marguerite de Repentigny, se leva tout à coup du milieu des flots de mousseline et de soie, de dentelles et de fleurs qui l’entouraient :

V.

— C’est assez d’égoïsme comme cela, vous autres ! les deux jeunes amoureuses ; je proteste ! s’écria-t-elle en regardant avec un sourire charmant, Hortense et Amélie, qui s’oubliaient dans leurs confidences.

— Moi aussi je proteste ! fit Agathe de la Corne St. Luc. Mariez-vous le plus tôt possible, mais ne venez pas nous narguer cruellement, nous, pauvres déshérités, et nous faire…

— Sécher de langueur ! acheva Hortense en voulant l’embrasser. Et elle continua :

— Je serai ta demoiselle d’honneur, Agathe, quand tu auras fait ton choix.

— Le prince qui doit m’enlever n’est pas encore arrivé, riposta Agathe. Mon mari sera roi… à mes yeux, quand même il serait mendiant aux yeux des autres. S’il n’est pas roi, il sera officier. Je ne sors pas de l’armée !… Tu te souviens de notre chanson au couvent :

Je voudrais bien me marier,
Mais j’ai grand peur de me tromper.
Je voudrais bien d’un officier,
Je marcherais à pas carrés
Dans ma jolie chambrette !

Et, tout en chantant ce gai couplet, Agathe, couronnée de fleurs d’oranger, la tête haute, les bras raides, marchait à pas mesurés dans la chambre, et contrefaisait tour à tour Hortense et Amélie, au grand plaisir de ses compagnes qui riaient de bon cœur.

VI.

Le soleil enveloppait d’un nimbe éclatant ce groupe charmant de jeunes filles. Quelques reflets