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le chien d’or

montrée un peu trop expansive… pas assez, peut-être ! Plutôt pas assez. Devant l’homme qui est son fiancé, qui sera son maître et son roi pour la vie, la jeune fille, comme Sara devant Abraham, peut bien s’enorgueillir de sa joie, et verser comme un parfum, l’amour de son cœur !

II.

Amélie avait rêvé qu’elle s’était mariée dans un paradis terrestre, et ce paradis, pourtant, ressemblait aux bords du petit lac de Tilly et de la jolie rivière Lairet. Et les anges du ciel avaient chanté l’hymne d’un hymen éternel.

Dans sa chambrette ensoleillée, ce matin-là, il y avait Hortense de Beauharnois qui venait d’être fiancée à Jumonville de Villiers, Héloïse de Lotbinière, sa plus tendre amie, Agathe, la spirituelle enfant de La Corne St. Luc et Marguerite de Repentigny, sa cousine.

Des dentelles et des broderies, des étoffes des Indes et de Cashmere, couvraient toutes les chaises et les tables. Un éclatant fouillis !

Sur une tablette, il y avait un coffret d’or, incrusté de diamants, un artiste Vénitien avait ciselé les noces de Cana. Rien de plus beau ! C’était le cadeau de noce du bourgeois Philibert.

III.

Amélie était vêtue d’une robe blanche et ses cheveux noirs, dénoués, retombaient négligemment sur ses épaules. Elle se montrait vive, enjouée, expansive et comme un reflet de l’ardeur chaste de son âme, une flamme inaccoutumée rayonnait dans ses grands yeux souvent pensifs.

Elle portait sur sa poitrine la croix d’or que Philibert lui avait donnée autrefois, une épingle, souvenir de Le Gardeur, et à son doigt, l’anneau de ses fiançailles.

Hortense de Beauharnois vint s’asseoir devant elle