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CHAPITRE LV.

LES MAUVAISES NOUVELLES VONT VITE.

I.

Le matin de la St. Martin, le soleil inonda de joyeux rayons les fenêtres de la chambre d’Amélie de Repentigny. Il y avait une gaieté nouvelle dans cette lumière dorée de l’automne qui se précipitait d’un ciel pur et donnait à tous les objets un éclat inaccoutumé.

Amélie était entourée de ses plus intimes amies. Elle tenait conseil. Un grave, un important conseil ! Aussi grave que le permettait la pétulance et l’enjouement de la jeunesse heureuse ; aussi important que l’est le choix d’une toilette de noce.

Oui, les gentilles conseillères discutaient bouillons de dentelles et falbalas, nuances des étoffes et formes des habits. Elles discutaient aussi les noms des filles et des garçons d’honneur.

Amélie était toute à ses rêves de bonheur.

Elle gardait encore, sur ses joues fraîches, les teintes roses que la promenade de la veille y avait fait naître. Elle entendait encore les murmures de la petite rivière Lairet, et, plus doux que ces murmures, les soupirs de Pierre, son fiancé ! Les paroles de tendresse qu’il lui avait dites, résonnaient toujours comme une musique divine, au fond de son âme.

Et puis, elle rappelait les doux aveux qu’elle avait laissé tomber de ses lèvres. Elle s’était peut-être