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CHAPITRE LI.

une partie nulle.

I.

Angélique, depuis la veille de la St. Michel, avait été ballottée péniblement par mille émotions diverses.

Mille fois elle était passée de l’espoir à la terreur et de la crainte d’être trahie à la confiance.

Elle aurait bien voulu savoir ce que pensait Bigot de la mort de Caroline, et sur qui pesaient ses soupçons ; mais Bigot s’était enfermé dans un impénétrable silence, et nul ne pouvait deviner les sentiments qui l’agitaient.

Elle maudissait la Corriveau qui s’était inutilement servi du poignard et n’avait pas laissé à sa victime le masque trompeur d’une mort calme et naturelle.

II.

Elle osa, un jour, parler de nouveau des lettres de cachet et demander encore l’éloignement de sa rivale.

Bigot lui lança un regard foudroyant et lui répondit que sa rivale avait quitté Beaumanoir pour toujours.

Angélique soutint son regard hardiment et ne trahit pas la moindre émotion.

— Je vous remercie bien, dit-elle, d’avoir si bien tenu votre promesse.

— Vous ne me devez pas tant de reconnaissance,