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CHAPITRE L.

le bourgeois Philibert.

I.

Le bourgeois venait de finir une bonne journée de travail, et enfoncé dans un moelleux fauteuil, il goûtait maintenant les délices du repos.

Avec la paix, la confiance était revenue, et les affaires prenaient un essor extraordinaire.

Les mers étaient libres et les vaisseaux, chargés de toutes sortes de produits, pouvaient les sillonner en tous sens. Le long des quais de la Friponne, le long des quais du bourgeois, les navires se hâtaient de prendre leur cargaison, car l’hiver approchait, et il fallait descendre le fleuve avant que les glaces n’étendissent leur infranchissable barrière.

Tout le monde était à la besogne, et les soldats de la garnison eux-mêmes s’unissaient aux matelots et aux manœuvres pour embarquer les marchandises.

Cependant le temps était doux, calme, limpide. L’onde étincelait comme sous un soleil d’été ; la brise soufflait tiède et parfumée comme au printemps. C’était l’été de la St. Martin ; c’étaient les plus beaux jours de l’automne, un retour fugitif de l’été envolé !…

II.

Les fenêtres de la maison du bourgeois s’ouvraient ce jour-là, à la brise et au soleil. Dame Rochelle, assise dans l’une de ces fenêtres, un livre de Jurieu