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CHAPITRE XLIX.

je veux nourrir grassement la vieille rancune que j’ai contre lui.

I.

Le traité d’Aix-la-Chapelle, si longtemps discuté, fut enfin signé dans les premiers jours d’octobre, et une jolie et rapide goélette de Dieppe en apporta la nouvelle à la colonie. Alors, des feux de joie s’allumèrent partout, sur les bords du grand fleuve, et des Te Deum furent chantés dans les églises parées de leurs plus beaux ornements.

C’était la voix de la reconnaissance qui montait vers le Dieu de la paix.

La colonie était épuisée et ruinée, mais son territoire demeurait intact et elle conservait ses droits et ses privilèges.

Les braves colons oubliaient les énormes sacrifices qu’ils avaient faits, pour se réjouir devant Dieu, à la pensée qu’ils possédaient toujours, à l’abri de la couronne de France, leur patrie et leur religion, leur langue et leurs lois ! Ils tressaillaient d’orgueil et de joie, en songeant que le drapeau blanc flottait encore sur le vieux château Saint Louis !

II.

Le lendemain de l’arrivée de la goélette de Dieppe, Bigot était assis à son bureau, et dépouillait sa correspondance française, lorsque de Péan entra, avec une liasse de papiers, que le commis en chef de Phi-