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le chien d’or

lutter contre la douce vertu de son ancienne compagne de classe.

Elle se leva pour sortir. C’était la fin d’un psaume, et toutes les voix de l’église, voix sublimes, voix saintes et solennelles, comme un cri qui serait monté des profondeurs de l’éternité, se réunissaient pour dire : In secula seculorum, Amen !

Les personnes qui se trouvaient autour d’elle furent scandalisées de son empressement à quitter le lieu saint.

Elle sortait la tête haute, appuyée au bras de La Force.

Amélie, distraite par le déplacement des gens, leva les yeux et l’aperçut. Elle lui fit signe d’attendre.

— Je voudrais te dire un mot dès que l’office sera fini ; je suis heureuse de te rencontrer ici !

— Le sieur La Force s’en va, répliqua Angélique ; tu me parleras une autre fois…

Elle avait peur d’Amélie.

— Le sieur La Force t’attendra avec plaisir, répliqua Amélie.

Les fidèles se levaient pour sortir. Amélie suivit Angélique jusque sur le seuil de pierre. La Force savait ce qu’elle désirait ; il s’arrêta à la porte de l’église, et dit qu’il attendrait volontiers.

— Et peut-être que vous seriez assez bon, reprit Amélie, pour accompagner ma tante de Tilly chez elle, pendant que je vais causer avec Angélique.

— Trop heureux de vous obliger, mademoiselle, répondit-il, en faisant un gracieux salut.

Il partit avec madame de Tilly.

XX.

Amélie prit Angélique par le bras et l’entraîna dans l’église, au fond d’une chapelle latérale, où s’élevait un autel.

De large piliers séparaient cette chapelle de la nef principale. Plusieurs personnes dévotes s’étaient attardées pour prier dans le silence, sous les vastes arceaux.