Page:Kirby - Le chien d'or, tome II, trad LeMay, 1884.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XLVII.

une main sanglante gantée de soie.

I.

Angélique resta longtemps sur le parquet de la Chambre, où elle était tombée évanouie pendant le récit de la Corriveau. Le cri qu’elle avait jeté ne fut pas entendu et personne ne vint à son secours.

Il valait mieux pour elle que cet incident passât inaperçu, car les suppositions auraient marché grand train, et la curiosité se serait ingéniée à chercher une explication. Bigot aurait pu être frappé de la coïncidence de cette syncope étrange et de la mort plus étrange encore de Caroline de St. Castin.

II.

En arrivant au palais, Bigot traversa les antichambres, sans parler à personne et s’enferma dans son cabinet. Il se laissa tomber, tout habillé, sur son lit, comme un homme écrasé par un bras invisible.

Cadet chercha à se débarrasser d’une autre façon des pensées sombres qui l’importunaient. Il descendit à la salle de billard, où se trouvaient encore de Péan, Le Gardeur et plusieurs autres gais compagnons, s’assit à une table et se mit à boire et à jouer avec une frénésie inaccoutumée.

Bigot ne dormit pas ; il ne cherchait pas le sommeil. Il voyait toujours devant lui, dans la fosse béante, le cadavre glacé de mademoiselle de St.