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le chien d’or

nête homme et la Nouvelle-France aurait été sauvée !

Il ne devait pas en être ainsi !

XXVII.

Cent vingt hivers ont passé avec leurs souffles de glace et leurs tempêtes sur les ruines de Beaumanoir, et les ruines de Beaumanoir — du château Bigot, comme dit le peuple — sont devenues un lieu de terreur et de malédiction.

Tout s’est écroulé. Seuls, les épaisses fondations qui résistent encore à l’action du temps, quelques poutres vermoulues qui traversent les sombres caveaux, et un pan démantibulé, avec ses fenêtres agrandies par la désagrégation des pierres, attestent de la splendeur de l’édifice primitif, ou restent comme un souvenir maudit des crapuleuses orgies d’autrefois.

La chambre secrète est ouverte à tous les vents. Les herbes et les fleurs sauvages croissent dans les fentes de la pierre, et les oiseaux construisent leurs nids et chantent leurs amours au-dessus de la tombe muette de la belle Caroline de St. Castin.