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CHAPITRE XLIV.

le corbeau l’annonce : plus d’espoir !

I.

C’était la veille de la St Michel. La nuit s’étendait calme sur les bois de Beaumanoir, et la lune à son déclin, versait une lueur pâle à travers les nuages qui montaient de l’orient.

À sa lumière légère et tremblante, on pouvait distinguer, comme un serpent luisant, un petit sentier qui s’enfonçait dans les ombres de la forêt, et dans le petit sentier marchait, vite et avec précaution, la forme noire d’une femme.

Cette femme se rendait au château.

Elle était vêtue comme une paysanne et portait une petite boîte sous son bras. Dans cette petite boîte, il y avait une chandelle et un bouquet de roses enveloppé dans un tissu d’argent ; rien de plus.

Une femme honnête y aurait mis un rosaire. Mais la femme qui s’en allait ainsi, sous les bois, n’était pas honnête.

Pas un bruit autour d’elle, excepté le crépitement des feuilles mortes sous ses pieds, le glapissement des renards ou les cris rauques des hiboux.

Depuis longtemps elle n’était passée là, cette femme, mais elle se souvenait encore des cailloux noirs et des troncs dénudés qui jalonnaient la route. Pas loin, elle devrait trouver, sur la droite, une grosse pierre et, tout près de cette pierre, un autre sentier qui conduisait à la tour.