Sir Purun Dass K. C. I. E. avait abandonné poste, palais et pouvoir pour l’écuelle du mendiant et la robe couleur d’ocre d’un Sunnyasi ou saint homme, ne fut en rien considéré comme extraordinaire. Selon que le recommande l’Ancienne Loi, il avait traversé vingt ans de jeunesse, vingt ans de combats — bien qu’il n’eût jamais porté une arme de sa vie — et vingt ans de gouvernement dans une maison. Il avait usé de la richesse et du pouvoir dans la mesure d’importance qu’ils méritaient à ses yeux il avait accepté les honneurs lorsqu’ils passèrent sur son chemin ; il avait vu des hommes et des cités auprès comme au loin, et les hommes et les cités s’étaient levés afin de l’honorer. Maintenant, il laisserait aller ces choses comme un homme laisse tomber le manteau dont il n’a plus besoin.
Derrière lui, comme il passait les portes de la ville, une peau d’antilope et une béquille à poignée de cuivre sous le bras, une écuelle en coco-de-mer brun et poli à la main, nu-pieds, seul, les yeux baissés vers la terre — derrière ses pas, les bastions tiraient des salves de bienvenue pour son heureux successeur. Purun Dass hocha la tête. C’en était fini pour lui de tout cela ; et il ne gardait à ce passé ni regret ni rancune, pas plus qu’on n’en garde au