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— Si je ne lui casse pas les reins au premier saut, se dit Rikki, il peut encore se battre ; et… s’il combat… ô Rikki !

Il considéra l’épaisseur du cou plus bas que le capuchon, c’en était trop pour ses mâchoires ; et une morsure près de la queue ne ferait que mettre Nag en fureur.

— Il faut que ce soit à la tête, dit-il enfin ; à la tête, au-dessus du capuchon ; et, quand une fois je le tiendrai par là, il ne faudra plus le lâcher.

Alors, il sauta. La tête reposait un peu en dehors de la jarre, sous la courbe de sa panse et, au moment où ses dents crochèrent, Rikki s’arc-bouta du dos à la convexité de la cruche d’argile pour clouer la tête à terre. Cela lui donna une seconde de prise qu’il employa de son mieux. Puis, il fut cogné de droite et de gauche comme un rat secoué par un chien — en avant et en arrière sur le sol, en haut et en bas, et en rond en grands cercles ; mais ses yeux étaient rouges et il tenait bon, tandis que le corps du serpent cinglait le plancher comme un fouet de charrue, renversant les ustensiles d’étain, la boîte à savon, la brosse à friction, et sonnait contre la paroi de métal de la baignoire. Tout en crochant, il resserrait l’étau de ses mâchoires, car il ne doutait pas d’être assommé et, pour l’honneur de la famille, il préférait qu’on le trouvât les dents fermées sur sa proie. Malade de vertige, moulu de coups, les chocs, lui semblait-il, allaient le mettre en pièces, lorsque, juste derrière lui, partit comme un coup de tonnerre ; une rafale brûlante lui fit perdre connaissance et une flamme lui roussit le poil. L’homme, réveillé par le bruit, avait