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fils qui dirait : »J’honore mon père, non pas à cause de ce qu’il est mon père, mais parce qu’il est un homme de génie, ou, que ses commandements soient ceux d’un homme d’esprit.« Le fils se base à tort sur un élément tout à fait étranger au commandement. Il obéit en vertu de l’esprit philosophique du père, tandis que l’obéissance est déjà sapée à sa base par la critique relative à l’esprit philosophique du commandement. C’est encore de l’affectation que de répéter à satiété qu’il faut embrasser la foi chrétienne à cause de l’esprit philosophique de la doctrine. La spéculation moderne est atteinte d’affectation pour avoir supprimé d’une part l’obéissance et de l’autre l’autorité tandis qu’elle prétend toujours à être orthodoxe. Après avoir cité la parole du Seigneur, le prédicateur qui s’énonce correctement, ajoutera : »Nous tenons cette parole de Celui à qui, selon son dire, tout pouvoir aux cieux et sur la terre a été conféré. Examine bien, mon cher auditeur, si tu veux obéir à cette autorité, embrasser la parole et y croire. Mais pour l’amour de Dieu, ne vas point embrasser la parole parce qu’elle est spirituelle et merveilleusement belle, car c’est le fait d’un impie, de vouloir critiquer Dieu.« Or, dès qu’on fait valoir l’élément de l’autorité spécifiquement paradoxale, toutes les proportions ont dérogé qualitativement ;