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gardés comme prophètes y et l’autorité de leur nom iuYoquée pour domier cours à certaines opinions politiques, pour faire naître, au gré des parties intéressées, certains événements que l’on regardait ensuite comme Taccomplissement de prédictions bardiques.

Dès le XIIe siècle, un critique gallois, mentionnant les poèmes de Merlin, se plaignait de ce que les bardes avaient cor «  rompu, en y mettant beaucoup du leur, les œuvres des anciens poètes bretons auxquels ils prêtaient, dit-il, des compositions écrites dans l’idiome moderne bien différent de l’antique, simple et rude langage des ancêtres, i La critique moderne ne s’exprimerait pas avec plus de mesure et de solidité.

J’ai donc écarté, sans hésiter, les œuvres apocryphes de Meriin, pour ne donner place qu’aux poésies de Liwarc’h-Henn, d’Aneurin et de Taliésin ; encore me suis-je borné à celles dont ils sont le plus incontestablement les auteurs : on en peut voir la liste à la table des matières. De plus, je ne me suis pas contenté des textes publiés par Myvyr : si ce dernier les a imprimés tels que l’exigeait l’état de la question et des esprits en 180i, laissant aux judicieux et candides philologues, comme il dit, le soin de les purger de leurs erreurs de tout genre, ils ne suffiraient plus aujourd’hui : il ne serait plus permis de présenter jointes ensemble des pièces qui devaient être séparées, ou séparées celles qui devaient être réunies ; des variantes comme partie du texte ; des stances transposées ; des vers boiteux qu’on eût pu redresser ; des mots brisés dont une moitié s’attache à celui qui précède, l’autre à cehii qui suit ; des expressions identiques

  • Bardoram trs ioYida Dtlaram adallerans ronlta de sois… adjecit,

CQDctis moderoi sermonîs composilioDem redolenlibus… (Gîrtldas Cambrensis, Vetirum epUlolarum hibemiewmm tyUoge. Ap « dU88er, p.li7.)