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Le critique de la Quaterly-Review veut bien rendre le même jugement ; seulement, il trouve la traduction encore trop élégante telle qu’elle est. « Le traducteur, dit-il, laisse voir peut-être des traces d’un certain amour français pour l’élégance qui dépasse parfois la mesure de la simple exactitude ; mais, en général, son interprétation, autant que nous avons pu la contrôler, nous a paru substantiellement correcte. » D’autres autorités, soit galloises, soit anglaises, deux critiques surtout, d’autant plus respectables qu’ils se sont eux-mêmes attaqués courageusement aux poèmes des Bardes, M. Stephens et M. Nash, ont adhéré aux sentiments de la Bibliothèque universelle de Genève et de la Quaterly-Review. Mais l’unanimité des suffrages ne peut me faire illusion sur les parties défectueuses de ma traduction : d’une part, la subtilité de l’esprit bardique, de l’autre, l’altération des textes, y ont multiplié les obscurités. Je sais mieux que personne tout ce qu’elle laisse à désirer, et je me joins de grand cœur à M. Pictet pour souhaiter aux études celtiques un Jacob Grimm qui vienne défricher le champ inculte des vieux Bardes, et lui rende toutes ses fleurs.

Ce que je dis de ma traduction, je ne fais nulle difficulté pour l’avouer de mes commentaires. Si des historiens de la valeur d’Augustin Thierry, de Henri Martin et de Beale-Poste ; si des critiques comme celui du recueil genevois ou de la principale Revue anglaise ont admis mes hypothèses géographiques, chronologiques et histori-