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dominer la richesse, où elle fixera aussi bien les rapports de l’État et de la propriété qu’il protège, que les limites des droits des propriétaires. Les intérêts de la société passent absolument avant les intérêts parti­culiers, et les uns et les autres doivent être mis dans un rapport juste et har­mo­nieux. La simple chasse à la richesse n’est pas le destin final de l’huma­nité, si toutefois le progrès reste la loi de l’avenir, comme il a été celle du passé. Le temps écoulé depuis l’aube de la civilisation n’est qu’une infime frac­tion de l’existence passée de l’humanité, qu’une infime fraction du temps qu’elle a devant elle. La dissolution de la société se dresse devant nous, menaçante, comme le terme d’une période historique dont l’unique but final est la richesse ; car une telle période renferme les éléments de sa propre ruine. La démocratie dans l’administration, la fraternité dans la société, l’égalité des droits, l’instruc­tion universelle inaugureront la prochaine étape supérieure de la société, à laquelle travaillent constamment l’expérience, la raison et la science. Ce sera une reviviscence — mais sous une forme supérieure — de la liberté, de l’égalité et de la fraternité des antiques gentes. » (MORGAN, Ancient Society, p. 552.)