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l’avons indi­qué ci-dessus) aux agnats d’abord, et finalement aux enfants et à leurs descen­dants en ligne masculine ; dans les Douze Tables, ceci apparaît naturellement en ordre inverse.

  1. Possession d’un lieu de sépulture commun. Lorsqu’elle émigra de Régille à Rome, la gens patricienne Claudia reçut un lot de terre qui lui fut assigné, ainsi qu’un lieu de sépulture commun, dans la ville même. Encore au temps d’Auguste, la tête de Varus, tué dans la forêt de Teutobourg et rapportée à Rome, fut inhumée dans le gentilitius tumulus. [La gens (Quinctilia) avait donc encore son tertre funéraire particulier.]
  2. Des solennités religieuses communes. Les fêtes, les sacra gentilitia, sont connues.
  3. Obligation de ne pas se marier à l’intérieur de la gens. Il semble qu’à Rome, cette obligation n’ait jamais été transformée en loi écrite, mais la coutume subsista. Parmi les innombrables couples romains dont les noms nous sont parvenus, pas un seul n’a le même nom gentilice pour l’homme et la femme. Le droit d’héritage est également une preuve de cette règle. La femme perd par le mariage ses droits agnatiques, elle sort de sa gens ; ni elle, ni ses enfants ne peuvent hériter de son père ou des frères de celui-ci, parce qu’alors la part d’héritage serait perdue pour la gens paternelle. Ceci n’a de sens qu’en supposant que la femme ne peut épouser aucun membre de sa gens.
  4. Une propriété foncière commune. Celle-ci exista toujours, aux temps primitifs, dès qu’on commença à partager le territoire de la tribu. Dans les tribus latines, nous constatons que le sol est en partie propriété de la tribu, en partie propriété de la gens, en partie propriété des ménages (Haushaltungen) qui, à ce moment-là, ne pouvaient guère être des familles conjugales. Romulus aurait procédé au premier partage de la terre entre des individus, environ un hectare (deux jugera) pour chacun. Cependant, nous trouvons plus tard encore des biens fonciers aux mains des gentes, sans parler des terres de l’État, autour desquelles tourne toute l’histoire intérieure de la République.
  5. Devoir pour les gentiles de se prêter mutuellement aide et protection. L’histoire écrite ne nous en laisse plus voir que