simples « abobinations ». Quand César, parlant des Bretons qui se trouvaient alors au stade moyen de la barbarie, nous relate qu’ « ils ont dix ou douze femmes en commun entre eux, et la plupart du temps, entre frères et frères, entre parents et enfants », la meilleure explication de cet état de choses est [le mariage par groupe]. Des mères barbares n’ont pas dix ou douze fils en âge de pouvoir prendre des femmes en commun ; mais le système de parenté américain, qui correspond à la famille punaluenne, fournit beaucoup de frères, parce que tous les cousins proches et éloignés d’un homme sont ses frères. Quant aux « parents et enfants », peut-être s’agit-il d’une interprétation erronée de César ; toutefois, il n’est pas absolument exclu dans ce système que le père et le fils, ou la mère et la fille, puissent se trouver dans le même groupe conjugal ; mais il est impossible que s’y trouvent le père et la fille, ou la mère et le fils. De même, cette forme [du mariage par groupe, ou une forme analogue] fournit l’explication la plus facile des récits d’Hérodote et d’autres écrivains anciens sur la communauté des femmes chez des peuples sauvages et barbares. Il en va de même pour ce que Watson et Kaye (The People of India) nous racontent des Tikours de l’Aoudh (au nord du Gange) :
« Ils vivent ensemble (c’est-à-dire qu’ils ont des rapports sexuels) presque indistinctement en grandes communautés, et si deux d’entre eux sont considérés comme mariés ensemble, leur lien n’est pourtant que nominal. »
Dans l’immense majorité des cas, l’institution de la gens semble être directement issue de la famille punaluenne. Il est vrai que le système de classes australien présente également un point de départ pour cette institution ; les Australiens ont des gentes ; ils n’ont pas encore de famille punaluenne [mais une forme plus rudimentaire du mariage par groupe].
Dans toutes les formes de la famille par groupe, on ne peut savoir avec certitude qui est le père d’un enfant, mais on sait