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DIALECTIQUE DU JUGEMENT TÉLÉOLOGIQUE

relativement aux concepts transcendants) ne peuvent être des principes constitutifs, qui déterminent l’objet tel qu’il est, ils restent cependant comme des principes régulateurs, immanents et sûr dans l’usage qu'on en fait, et propres aux besoins de notre esprit.

De même que la raison, dans la contemplation théorique de la nature, doit admettre l’idée de la nécessité inconditionnelle d’un premier principe, ainsi, au point de vue pratique, elle :présuppose en elle-même une causalité inconditionnelle (relativement à la nature), c’est-à-dire la liberté, par cela même qu'elle a conscience de sa loi morale. Or, ici, puisque la nécessité objective de l’action, comme devoir est opposée à celle à laquelle cette action serait soumise comme événement, si son principe était dans la nature et non dans la liberté (c’est-à-dire dans la causalité de la raison), et que l'action absolument nécessaire, moralement est considérée physiquement comme tout à fait contingente (c’est-à-dire qu’elle devrait nécessairement avoir lieu, mais que souvent elle n’a pas lieu), il est clair qu’il faut chercher uniquement dans la nature subjective de notre faculté pratique la cause pourquoi les lois morales doivent être représentées comme des ordres (et les actions conformes à ces lois comme des devoirs), et pourquoi la raison n’exprime pas cette nécessité par être (arriver), mais