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monde. Mais alors aussi une telle chose n’est pas une fin-de la nature, car on ne peut la considérer (ou considérer son espèce) comme une production de la nature.

Il n’y a donc que la matière organisée qui implique nécessairement le concept d’une fin de la nature, parce que cette forme spécifique est en même temps une production de la nature. Or ce concept conduit nécessairement à concevoir l’ensemble de la nature comme un système fondé sur la règle des fins ; et il faut subordonner à cette idée, d’après des principes de la raison, tout le mécanisme de la nature (du moins pour s’en servir comme d’un moyen dans l’étude des phénomènes). Tout dans le monde est bon à quelque chose, rien n’y existe en vain, c’est là un principe de la raison qui n’existe en elle que subjectivement, c’est-à-dire comme une maxime, et l'exemple que la nature nous donne dans ses productions organisées nous autorise et même nous invite à ne rien attendre d’elle et de ses lois qui ne soit en général conforme à des fins.

On comprend que-ce n’est point là un principe pour le Jugement déterminant, mais seulement pour le Jugement réfléchissant, qu’il est régulateur et non constitutif, et qu’il ne nous donne qu’un fil conducteur pour considérer les choses de la nature, dans leur relation à un principe déjà donné, d’a-