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général, la seconde a servi de type. Assuré qu’il disait au fond ce qu’il voulait dire, le philosophe a poursuivi sa tâche de penseur, laissant aux hommes distingués, dont il parle dans la préface de cette seconde édition « le soin de corriger ce qu’elle peut encore avoir par endroits de défectueux ».

Il ne faut donc pas s’étonner que plusieurs lecteurs de la Critique, se croyant appelés par Kant à cette tâche, aient signalé des passages vicieux et proposé des modifications. Déjà, en 1794, G.-S.-A. Mellin publiait ses Marginalien und Register zu Kant’s Kritik der reinen Vernunft (Züllichau, 1794). L’année suivante paraissait un Index des fautes d’impression[1] trouvées dans les œuvres de Kant, qui eut une rare fortune ; nombre des corrections indiquées furent utilisées pour la cinquième édition (1799) de la Critique de la Raison pure, où le plus grand nombre sont mentionnées à titre de variantes préférables et où quelques-unes sont même incorporées au texte. Tout naturellement, elles sont reproduites par la sixième et par la septième édition, bien qu’on puisse douter que Kant ait approuvé ces transformations de texte opérées de son vivant, car elles vont parfois contre l’esprit et la lettre de sa doctrine : du reste, ces éditions ne font pas état des fautes relevées par Kant dans sa correspondance ou dans son exemplaire de bureau. Depuis cette époque Schopenhauer et les différents éditeurs de la Critique : Rosenkranz, Hartenstein (spécialement dans ses éditions de 1853 et de 1868)[2], Kehrbach (édit. de la Bibliothèque universelle Reclam)[3], Benno Erdmann[4], E. Adickes[5] et K. Vor-

  1. Druckfehleranzeige in den Schriften des Herrn I. Kant, von Fr. Grillo.
  2. Leipzig, Léopold Voss.
  3. Leipzig, 1re édition 1877, 2e éd. 1878, 3e éd. 1884.
  4. 1re édition 1878, 5e éd. 1900.
  5. 1re édition 1889.