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LA PHILOSOPHIE DE KANT EN FRANCE DE 1773 A 1814


époque paraissait la traduction du Projet d’un traité de paix perpétuelle.

Le 10 floréal an VIII (30 avril 1800), François de Neufchâteau présentait à l’Institut son Conservateur ou recueil de morceaux inédits d’histoire, de politique, de littérature et de philosophie, en 2 volumes 1[1]. Il avait eu, disait-il, l’idée de faire travailler à une Bibliothèque germanique et il citait, pour justifier ce projet, les noms de Bode, de Pallas, de Humboldt, de Kastner, de Lichtenberg, de Schiller, de Gôthe, de Wieland, de Voss, de Stolberg ; mais les matériaux les plus nombreux qu’il avait recueillis portaient sur la métaphysique de Kant, qui a remplacé Leibnitz et fondé une nouvelle école de philosophie. Dans le Conservateur il donna ceux qui lui semblaient les plus propres à faire connaître ce système, qui fait tant de bruit et occupe tant de penseurs, à côté de traductions, en vers métriques et hexamètres par Turgot, d’une partie de l’œuvre de Virgile, du rapport secret sur le Mesmérisme par Bailly, de lettres de Butfon à l’abbé Bexon, du Précis de l’abbé Dubos par Thouret, de lettres de J.-J. Rousseau, de remarques de Voltaire sur les Essais poétiques d’Helvétius et de notes d’Helvétius sur un exemplaire des Œuvres de Voltaire, de pièces relatives à l’enterrement de Molière et de Voltaire. Les morceaux qui portaient sur Rant formaient une partie considérable du second volume 2[2] et comprenaient, sous le titre de Choix de divers morceaux propres à donner une idée de la philosophie de Kant qui fait tant de bruit en Allemagne, la Notice littéraire sur Kant et la traduction par Villers de l’opuscule sur l’histoire universelle 3[3] ; puis une traduction de la Théorie de la pure religion morale, considérée dans ses rapports avec le pur christianisme, par Ph. Huldiger 4[4] qui l’avait augmentée d’éclaircissements et de considérations

  1. 1 Chez Crapelet, XXX — 416 et 448 pages.
  2. 2 Depuis la page 29 jusqu’à la page 226.
  3. 3 Voyez p. xiii.
  4. 4 Villers pense que c’est un pseudonyme « qui a passablement saisi d’ailleurs les points principaux de la philosophie critique. » Ne faudrait-ii pas songer, en raison même du texte traduit, à un des amis de Grégoire ?