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l’existence de dieu 227 donc sur l’accord de la nature avec le but tout entier qu’il poursuit {zu seinem ganzen Zivecke), et aussi avec le principe essentiel de détermination de sa vo- lonté. Or la loi morale, comme une loi de la liberté, ordonne par des principes déterminants qui doivent être tout à fait indépendants de la nature et de l’accord de cette dernière avec notre faculté de désirer (comme mobiles). Mais l’être raisonnable, qui agit dans le monde, n’est pas cependant en même temps cause du monde et de la nature elle-même. Donc, dans la loi morale, il n’y a pas le moindre principe pour une connexion nécessaire entre la moralité et le bonheur qui lui est proportionné, chez un être appartenant comme partie au monde et par conséquent en dépen- dant, qui justement pour cela, ne peut, par sa volonté, être cause de cette nature et ne peut, quant à son bon- heur, la mettre par ses propres forces complètement d’accord avec ses principes pratiques. Cependant dans le problème pratique de la raison pure, c’est-à-dire dans la poursuite (Bearbeitung) nécessaire du souverain bien, on postule une telle connexion comme nécessaire : nous devo7is chercher à réaliser {befôrden) le souverain bien (qui doit donc être possible). Ainsi on postule aussi l’existence d’une cause de toute la nature, distincte de la nature et contenant le principe de cette connexion, c’est-à-dire de l’harmonie exacte du bonheur et de la moralité. Mais cette cause suprême doit renfermer le principe de l’accord de la nature, non seulement avec une loi de la volonté des êtres raisonnables, mais aussi avec la représentation de cette loi en tant que