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178 Doctrine du droit.

à mort ou de le bannir (comme étant hors la loi, ex lex). Une loi, qui est si entrée (si inviolable), que c'est déjà une crime que de la mettre seulement en doute, au point de vue pratique, et par conséquent d'en sus­pendre un moment l’effet, ne semble pas venir des hommes, mais de quelque législateur suprême et infail­lible, et c'est là ce que signifie cette maxime que toute autorité vient de Dieu. » Elle n'indique pas le fondement historique1 de la constitution civile, mais elle exprime une idée ou un principe pratique de la raison, à savoir qu'on doit obéir au pouvoir législatif actuellement existant, quelle qu'en puisse être d'ailleurs l’origine. De là aussi cette proposition, que le maître dans l'État n’a que des droits vis-à-vis des sujets et qu'il n'a point de devoirs (de droit). — Bien plus, si l'organe du sou­verain, le régent, agit contrairement aux lois, si, par exemple, par les impôts, par le recrutement, etc., viole la loi de l'égalité dans la répartition des charges de l’État, alors les sujets peuvent bien opposera cette injustice des plaintes2 (gravamina), maie jamais la ré­sistance. Il ne peut même y avoir dans la constitution d'ar­ticle qui permette à un pouvoir de l'État de résister au chef suprême, dans le cas où il violerait la loi con­stitutionnelle, et par conséquent de le restreindre; car, pour qu'il pût restreindre la puissance de l'État, il faudrait qu'il eût lui-même plus ou au moins autant de puissance que celui qu'il restreint, et que, comme un maître légitime ordonnant aux sujets de résister,


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