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ou moins allié de cuivre) est donc regardé dans le grand commerce du monde comme la matière propre de la monnaie[1], et comme la mesure qui doit servir à calculer tous les produite. Les autres métaux (à plus forte raison les matières non métalliques) ne peuvent avoir cours que chez un peuple qui fait peu de commerce. Les deux premiers, quand ils ne sont pas seulement pesés, mais encore estampés, c’est-à-dire marqués d’un signe qui en indique la valeur, sont de l’argent légal, c’est-à-dire de la monnaie[2].

« L’argent[3] est donc (suivant Adam Smith) un corps dont l’échange est le moyen et en même temps la mesure de l’activité[4] avec laquelle les hommes et les peuples font le commerce entre eux. » — Cette définition ramène le concept empirique de l’argent à un concept intellectuel, en ne considérant que la forme des prestations réciproques dans le contrat onéreux (et en faisant abstraction de leur matière), c’est-à-dire en ne considérant que le concept du droit dans l’échange du mien et du tien en général (commutatio late sic dicta), afin de représenter convenablement le précédent tableau d’une division dogmatique à priori, par conséquent du système de la métaphysique du droit.

II.
Ce que c’est qu’un livre.

Un livre est un écrit (manuscrit ou imprimé, de peu ou de beaucoup de feuilles, peu importe ici), repré-

  1. Des Gelds. — Même remarque que plus haut.
  2. Münze.
  3. Geld.
  4. Des Fleisses.