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Paul Verlaine.
À propos d’un article de M. Jules Lemaître[1]

Voici le premier grand article qu’un critique officiel, décoré, consacre à Paul Verlaine. Ce que dit M. Lemaître sur les poètes symbolistes et les poètes décadents, ne nous paraît qu’une entrée en matière, une mise en milieu de Verlaine, bien inutile et bien inexacte ; le sagace critique est mal renseigné ; il n’a pas tout lu ; il a souvent mal lu ; tomber sur le pauvre M. Ghil, ses aspects de pythonisse, ses théories peu littéraires et pas du tout scientifiques, est vraiment simple ; taxer les gens de talent de ce groupe (si l’on veut absolument que ce soit un groupe) d’être des élèves de Baudelaire est encore bien abréviatif ; il y a des élèves de Baudelaire, tels même qui encaquent des variations dans le moule exactement conservé des sonnets du maître, mais ce ne sont guère des novateurs, si ce sont des symbolistes ; et vraiment si M. Lemaître a raison, il a raison trop facilement, et sans fruit.

Pourquoi accuser des écrivains de noctambulisme et d’alcoolisme ? Qu’en sait-il ? de quels renseignements

  1. Article paru à la Revue Bleue.