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la prochaine exposition. Le Symbolisme n’a qu’une vingtaine d’années, il lui faut du temps pour produire encore, et qu’on étudie chez lui les symptômes de vieillesse en même temps qu’on en pourra dénombrer et résumer les complexités et les influences.

De plus, nous fûmes amenés, à un certain moment, tous les symbolistes, à comparer notre développement particulier à la marche du monde, nous avons tiré des opinions différentes et personnelles, mais à moi il m’a paru nécessaire d’accorder, dans nos préoccupations d’aujourd’hui, une prééminence à l’art social, mais sans rien aliéner des droits de la synthèse et du style.

Le peuple comprendra ; ce sont ses Académies, et ses critiques jurés qui l’abusent et lui affadissent l’intellect de boissons tièdes. Notre bourgeoisie est saturée de Goppée, elle n’écoute que par exception, elle ne comprend que par hasard et par surprise. Il y a un Quatrième État qui saura écouter et comprendre. Il se peut que cette certitude fasse sourire des chroniqueurs élégants et des penseurs mondains ; quoi soumettre au peuple, ces choses que tous jugèrent hermétiques ! elles le parurent, elles ne le sont pas en réalité ; la preuve est faite, nos jeunes amis de l’Art social le sa veni, comme ils savent leurs contacts avec le Symbolisme, le vrai, le plus large. La preuve fut faite dans les réunions populaires. Elle le fut aux samedis de l’Odéon et du théâtre Sarah Bernhardt, où les poèmes symbolistes, et les poèmes des vers librisles reçurent un bel accueil, qui eut été plus grand si le spectacle eut pu être plus populaire. La preuve fut faite aussi dans des réunions purement populaires, à but social,