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langage, je n’ai jamais pense à enfermer le symbolisme dans une trop étroite définition.

Il y a place pour beaucoup d’efforts sur le terrain de l’analyse caractéristique et de la synthèse du nouveau roman. Un jour peut-être développerai-je avec exemples ce que peut être le roman symboliste ; il y en a, et qui ne ressemblent pas aux miens. Mais je passe, et ferai simplement observer à M. Henri de Régnier, qui le sait d’ailleurs, que si je suis resté à peu près le seul symboliste, c’est que j’étais un des rares qui l’étaient vraiment de fond, parce que le symbolisme était l’expression de leur tempérament propre et de leur opinion critique.

Et puis, aussi, il faut en tenir compte, les temps ont changé. En 1886, et aux années suivantes, nous étions plus attentifs à notre développement littéraire qu’à la marche du monde. Nous avons édifié une partie de ce que nous voulions édifier, et il est moins important que nous n’ayons renversé qu’une partie de ce que nous voulions renverser. Si l’on évoquait le passé de notre littérature et ses écoles variées, comme on fait aux expositions, pour les peuples par des séries de pavillons, le pavillon du symbolisme ne serait point indigne des autres, et pourrait lancer ses clochetons et ses minarets, fièrement auprès des coupoles du Parnasse. Les beautés de l’entrée et du hall central, pour lesquelles, je le déclare avec joie, beaucoup de peintres, de décorateurs, d’harmonistes auraient été convoqués autour de chefs d’équipe, dont je serais, je pense, seraient augmentées de l’inconnu de salles encore non terminées, et dont nous annoncerions l’ouverture pour